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Enfant du Quinto Sol
23 octobre 2015

Ames désordonnées


...

Ombres folles, courez au but de vos désirs;
Jamais vous ne pourrez assouvir votre rage,
Et votre châtiment naîtra de vos plaisirs.
Jamais un rayon frais n'éclaira vos cavernes;
Par les fentes des murs des miasmes fiévreux
Filtrent en s'enflammant ainsi que des lanternes
Et pénètrent vos corps de leurs parfums affreux.
L'âpre stérilité de votre jouissance
Altère votre soif et roidit votre peau,
Et le vent furibond de la concupiscence
Fait claquer votre chair ainsi qu'un vieux drapeau.
Lion des peuples vivants, errantes, condamnées,
A travers les déserts courez comme les loups;
Faites votre destin, âmes désordonnées,
Et fuyez l'infini que vous portez en vous !

 

 

[Baudelaire]

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23 octobre 2015

L'oiseau


Je n'ai jamais aimé comme ça. Ça veut pas dire plus, ça veut pas dire moins. C'est juste différent, autre chose. C'est aimer éxotiquement. Érotiquement.

C'est agréable, original comme un film simple mais qui nous surprend... Imprévisible mais pas tourmenté ni angoissée. Bien que. Il ya toujours cette bulle autour de toi qui fait qu'on s'aime sans être vraiment ensemble. Que je te vois sans pouvoir te toucher. Que je t'aime sans pouvoir t'atteindre
ce vide entre nous, ce courant d'air qui passe, qui refroidit, apaise et excite en même temps. Qui fait que rien n'est acquis. Que l'on Peut encore perdre si l'on veut trop gagner. C'est comme si l'on jouait ensemble sans vraiment dévoiler nos cartes. Tu m'apprends. L'amour ça se déguste. Avec du bon vin et de la musique. Faut courir après inlassablement, rêver de l'attraper, en baver de ne pas le toucher, avoir des envies de cage et de cadenas, pour pouvoir le contempler comme un oiseau sublime, l'entendre chanter pour se divertir ou se rassurer. Mais sans passer a l'acte, jamais. Rester simplement dans cette attente, cette faim sans fin, qui tord le bide, fait ressentir la vie, même dans l'absence et le vide.

Alors on modifie son plan d'attaque, la rage du coeur laisse place à un semblant de passivité. Et quand on croise l'oiseau, on a juste l'impression d'être un fauve planqué dans l'ombre, qui se contentera de son dernier repas parce qu'il ne faut pas brûler trop d'énergie, et qui même si la faim gronde, tentera de l'étouffer sous d'autres instinct. Et puis des fois, on fond, on savoure la beauté de l'apprivoisement, on apprend. Laisser donner, laisser reprendre, laisser filer. Lamour, c'est comme un magnifique oiseau qu'on ne doit pas mettre en cage.

 

Mais l'enfant, épanchant une immense douleur,
Cria soudain: - "Je sens s'élargir dans mon être
Un abîme béant; cet abîme est mon coeur.

Brûlant comme un volcan, profond comme le vide,
Rien ne rassasiera ce monstre gémissant
Et ne rafraîchira la soif de l'Euménide
Qui, la torche à la main, le brûle jusqu'au sang.

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